dimanche 13 juillet 2008

dommages

La prestation de vencdredi soir lors du vernissage de l'expo De-hors est maintenue mais la projection du film ne sera pas accompagnée par le pianiste de jazz prévu. De ce fait ez3kiel sera la bande originale du film et vous pourrez revoir en grand écran Sogni (rêves).

lundi 7 juillet 2008

incertitude(s)

Qu’est-ce qu’une image ? Surtout qu’est-ce que la force d’une image ? Reprendre l’image. La valeur d’une image. L’image juste de Godard. Une image n’est qu’une image, elle n’est pas juste c’est juste une image. Pourquoi donner tant de valeur à une représentation, à un substitut d’un moment déjà vécu. L’image n’est qu’instant passé, mort. Et pourtant. Le principe de la reconstruction d’une image n’est-il pas le don de la vie, de la seconde vie, d’une nouvelle vie ou plus justement de la continuité de la vie, de ce moment vécu et censé être finit, mort ? Le reproducteur d’images n’est-il pas celui qui est capable de donner vie aux choses mortes ? Il le souhaite en tout cas.

Prendre une image. La vivre au moment de la prise de vue. La faire exister dans une dimension déjà altérée par la compréhension du vécu, déjà altérée par l’interprétation du moment vécu. Mais la faire exister dans un ensemble d’images destinées à être esclave de l’interprétation de l’acteur/monteur, faire de cela le meilleur de soit même. Montrer au regardeur un vie censée être vécue, certes vécue, mais oublier de montrer l’intermède entre deux plans. Non plus la fracture analytique de l’espace entre deux plans montés mais l’intermède entre deux plans filmés. Ne plus s’interroger sur l’action de l’image entre deux plans mais sur l’action du filmeur entre deux plans. S’interroger sur le vécu, le passé de l’image et le futur de celle-ci – qui est déjà le passé du filmeur. Qui sommes-nous pour avoir une telle influence sur les choses, sur les éléments fondamentaux de la vie ?

Prendre une image l’utiliser une fois, la faire exister et faire croire qu’elle a été captée dans ce but. Reprendre l’image – la même – et l’intégrer dans un nouvel univers, lui faire dire autre chose, la faire exister dans une autre dimension. Faire d’une image une rencontre et de celle-ci la mort d’un proche. Comment ? Nous sommes maîtres de notre outils, nous maîtrisons la vie des autres, ou plutôt le passé de l’autre. Nous sommes en mesure de dire aux autres que l’événement s’est passé comme ceci. Comme un journaliste qui assume j’espère plus, nous maîtrisons l’événement. Je peux tuer un homme encore en vie et toi aussi.

Je reprends un film, les mêmes images, j’en fais un nouveau film. Peut-être puis-je dire exactement le contraire, je ne sais pas, je tente, tentons.